Liens EMILIEN CASALI CONCOURS DESSINS YANN HESSE FARCEUR SERIE 2003-2004 SAGA 1 SAGA 2 SAGA 3 SAGA 4 SAGA 5
CINQUIEME EPISODE DE LA SERIE Auteur de la série - Emilien Casali ILLUSTRATION DE MONSIEUR GINEL OSTAFE "SUPER ETOILE" (Elève de Lucica Ion) TITRE : « SUR LA PISTE FANTASTIQUE DE YANN HESSE » Dans : « Fausse Piste » (5ième épisode) ROBERTO L’AMIRAL BYRD LA SEGNORITA NOHORA (Sous les traits de Super Nohoranina) LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS SYLVESTRE LORD TICKLE LADY TICKLE LE BANQUIER (sous les traits de Jimmy) LE DEMON « Des eaux troubles » BENOÎT PICARDI (Aux commandes de sa Montgolfière : “La Renaissance”) LIEU : L’histoire se déroule sur la Lagune de Guatavita GENRE : Comédie Fantastique AUTEUR : EMILIEN CASALI PROTECTION SACD N°165 798 ACTE 1 / SCENE 1 ROBERTO, LA SEGNORITA NOHORA, LA VOIX DU DEMON Nous sommes dans la nuit, la lune éclaire la Laguna de Guatavita couleur émeraude. La Segnorita Nohora et Roberto surgissent, main dans la main, portant tous deux un sac à dos, un bâton de montagnard dans une main et des patins à glace aux pieds… ROBERTO Qui aurait pu penser qu’à plus de 3500 mètres d’altitude reposait un lac gelé aussi troublant, qui plus est, à cette heure de la nuit ? On dirait une gigantesque émeraude sertie dans la crête des Andes. LA SEGNORITA NOHORA Les Espagnols le crurent aussi. En voyant ces lieux mystiques des Indiens Muiscas, ils furent convaincus en effet que la couleur du lac était le reflet du contenu de ses fonds et que la lagune débordait d'émeraudes et de pièces d'or. À maintes reprises, ils tentèrent d'en extirper les trésors, allant même jusqu'à l'assécher. La lourde tâche incomba aux Indiens, et plusieurs y laissèrent leur vie. La faille creusée à même la paroi de la montagne pour permettre l'écoulement des eaux donne aujourd'hui accès plus facilement au lac, dorénavant protégé par le gouvernement. Or, Depuis quelques années, pour des raisons inexpliquées, le lac est gelé. ROBERTO Êtes-vous bien certaine que la glace est solide ? LA SEGNORITA NOHORA, se pend à son cou N’aie point d’inquiétude, mon mignon. LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Vous êtes sur une fausse piste ! Retournez d’où vous venez, les étrangers de votre espèce ne sont pas admis par ici ! ROBERTO Que dites-vous là, Segnorita ? LA SEGNORITA NOHORA Vous pensez vraiment que nous sommes sur une fausse piste ? ROBERTO Je n’ai jamais dit cela. LA SEGNORITA NOHORA Comment, ce n’est pas vous qui… ? ROBERTO, s’écarte Je pensais que c’était vous... Enfin, toujours est-il que ce lieu est fascinant par sa légende et son histoire ! Une excursion unique dans la nature et dans le temps, un pèlerinage en plein occultisme dans la cordillère des Andes. Je n’en crois pas mes yeux ! Fantastique ! LA SEGNORITA NOHORA Je vous préviens, mon ami, plus aucune fouille n'y est aujourd'hui autorisée. ROBERTO Ne vous en faites pas, Segnorita Nohora, je n’oublie pas ma mission première qui consiste à retrouver Yann Hesse. LA SEGNORITA NOHORA Voilà qui me paraît plus raisonnable comme démarche, bien que… dans cette vaste étendue silencieuse, la piste qui nous mène à notre petit d’homme me paraît quelque peu faussée. ROBERTO C’est bien ce que je pensais. Je vous préviens… si vous m’avez emmené ici pour rien… LA SEGNORITA NOHORA Taisez-vous ! (Elle se saisit de la main de Roberto qu’elle entraîne plus loin) Venez ! Continuons d’explorer le lac ! Quelque chose me dit qu’il n’est pas bien loin. FIN DE LA SCENE 1 ----------------- ACTE 1 / SCENE 2 LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LADY TICKLE, JIMMY Peu après, le Comte et Sylvestre surgissent en patins à glace, portant tous deux un sac à dos. SYLVESTRE J’ai bien peur qu’on ait perdu sa trace, Monsieur le Comte. LE COMTE, agrippé aux basques de Sylvestre Roberto nous a fourré dans un sale pétrin, c’est moi qui vous le dis ! Bon sang ! N’allez pas aussi vite, j’ai du mal à vous suivre ! SYLVESTRE Relaxe, Majesté ! Ce n’est qu’un jeu d’enfant. LE COMTE Arrêtons-nous un instant, Sylvestre, je n’en peux plus ! SYLVESTRE Le moment est plutôt mal choisi. LE COMTE Je souhaiterais que mes jambes se reposent un peu. Ohé ! Vous m’écoutez quand je parle ? SYLVESTRE Le lac est immense. Il ne faut surtout pas perdre sa trace. LE COMTE Je m’en contre-fiche ! Cela suffit, j’en ai assez ! SYLVESTRE Dans ce cas, je vous abandonne à votre triste sort, Majesté. A plus tard ! Je dois absolument le rattraper. LE COMTE, agrippé à Sylvestre Vous n’irez nulle part sans moi, Sylvestre ! SYLVESTRE Vous êtes un grand garçon, Majesté. Vous saurez parfaitement vous débrouiller sans moi. LE COMTE, le saisit par une jambe Ne m’abandonnez pas, par pitié ! SYLVESTRE Je vous préviens, on va se casser la figure. Lâchez-moi ! LE COMTE Vous n’avez pas le droit de m’abandonner. SYLVESTRE Eh bé, je prends le gauche, pardi ! Adieu, Comte ! LE COMTE, le retient toujours par une jambe Restez ici, c’est un ordre ! SYLVESTRE Je n’ai aucun ordre à recevoir de vous. (Un temps) Bon, très bien, je reste. Seulement je vous préviens… Oh, et puis, cessez de faire cette tête de chien abattu ! LE COMTE, lui saute au cou et l’embrasse sur la joue Vous êtes un amour, Sylvestre ! Jamais je n’aurai cru que je puisse vous aimer autant. SYLVESTRE C’est fichu ! Nous allons perdre notre ami à tout jamais. A moins que… (Il s’agenouille, puis colle son nez sur la glace pour la renifler) Là ! J’aperçois sur la glace des traces de patins. Nous sommes sauvés ! LADY TICKLE, surgit ensuite avec l’Amiral, bras dessus bras dessous Je me demande ce que nous sommes venus faire à Holiday on Ice ? L’AMIRAL BYRD L’aventure, ma chère ! Encore et toujours l’aventure ! N’est-ce pas merveilleux que de se laisser glisser ainsi sur la glace ? C’est le pied ! Croyez-moi, Lady Tickle, un peu d’adrénaline ne peut que nous faire du bien. LADY TICKLE Ne me lâchez surtout pas, Amiral ! (Elle glisse et tombe sur les fesses) Zut ! L’AMIRAL BYRD Trop tard ! FIN DE LA SCENE 2 ---------------------- ACTE 1 / SCENE 3 LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, LADY TICKLE, JIMMY JIMMY, surgit, bras dessus, bras dessous avec Lord Tickle Tiens bon, mon ange, il n’y en a plus pour très longtemps ! LORD TICKLE J’ai chopé des engelures aux pieds, mon Jimmy. Lorsque nous arriverons au point de ravitaillement, tu rempliras une marmite d’eau chaude afin que mes pieds puissent faire trempette. JIMMY Ca y est, nous y sommes ! J’aperçois nos compagnons de route. (Il lâche Lord Tickle qui tombe à terre, pose son sac à dos et se précipite vers le Comte) Tout va bien, Majesté ? J’espère que vous n’avez rencontré aucunes difficultés en chemin ? LE COMTE Ca peut aller. JIMMY, se pend à son cou Vous êtes certain que tout s’est bien passé ? Pas d’engelures ? LE COMTE Rien à signaler. LORD TICKLE, à plat ventre Dieu du ciel ! Jimmy ! Aide-moi à me relever ! JIMMY, s’adressant toujours au Comte Vos pieds souhaitent-ils prendre un petit bain chaud, Majesté ? LE COMTE Je peux savoir à quoi vous jouer ? JIMMY Je parie que vous possédez les mêmes petits pieds qu’Apollon. LE COMTE Vous faites erreur, ce n’est pas Apollon qui avait de petits pieds. JIMMY Qui donc ? LE COMTE Mais je l’ignore ! Lâcher la grappe, présent ! LORD TICKLE Jimmy ! Jimmy ! Help me please ! LE COMTE Vous feriez mieux de vous occuper de votre Maître. JIMMY J’en ai assez de faire le boy pour Monsieur à longueur de journée ? LE COMTE Cela me fait une belle jambe ! JIMMY Je souhaite retrouver ma liberté. LE COMTE, le repousse Ce n’est pas mon problème. Fichez-moi la paix ! JIMMY Oh, ce que j’adore lorsqu’on me violente ainsi verbalement ! LE COMTE Foutez le camp !!! JIMMY J’adore ! Bon, je m’absente quelques instants. Nous retenterons l’expérience plus tard… après le bain de pieds, n’est-ce pas, mon coco ? Jimmy se dirige vers Lord Tickle et l’aide à se relever LORD TICKLE Eh bien, tu en as mis du temps pour venir ! Qu’est-ce qui te prend de te coller ainsi aux basques de Sa Majesté le King ? JIMMY J’ai tant besoin de chaleur humaine par les temps qui courent. LORD TICKLE Ne t’avise jamais plus de recommencer en ma présence, ok ? Allez, va me préparer mon bain de pieds ! JIMMY Je ne veux plus être à tes ordres. LORD TICKLE Pas de scandale ici, m’entends-tu ? JIMMY Le temps est venu pour moi de faire tomber le masque. Je n’en peux plus de toute cette mascarade grotesque. Basta cosi ! LORD TICKLE Ma femme est ici… ce n’est pas le moment. JIMMY Tu m’avais pourtant juré… LORD TICKLE La ferme ! Tu ne compte tout de même pas me ridiculiser en public, n’est-ce pas ? Bon, qu’attends-tu pour préparer mon bain chaud ? Va ! Et que ça saute ! JIMMY Tu vas me le payer très cher. Jimmy sort de son sac à dos une petite marmite en acier, une bouteille d’eau et un réchaud qu’il allume. Il déverse le contenu de la bouteille dans la marmite qu’il dépose ensuite sur le feu. Entre temps, l’Amiral Byrd s’est assis sur la glace au coté de Lady Tickle FIN DE LA SCENE 3 ----------------------- ACTE 1 / SCENE 4 LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, LADY TICKLE, JIMMY, LA VOIX DU DEMON LE COMTE Pensez-vous, mon cher Sylvestre, que nous arriverons à mettre la main sur le petit Yann ? SYLVESTRE, le nez toujours collé sur la glace Sa Majesté semble avoir la cote avec l’autre moustique ? LE COMTE Ne racontez pas d’idiotie, voyons. Jimmy a seulement besoin d’un peu de chaleur humaine, ces temps-ci. SYLVESTRE, renifle la glace Notre homme vous a pris en affection, dirait-on ? LE COMTE Foutez-moi la paix ! SYLVESTRE, tout en reniflant la glace Ah, que c’est beau l’amour entre deux êtres ! LE COMTE Suffit ! SYLVESTRE, renifle la glace Ca y est ! Je suis sur une bonne piste ! LE COMTE Qu’est-ce qui vous prend de renifler la glace ? SYLVESTRE Cette méthode aborigène consiste à déterminer, à partir d’empreintes humaines, l’heure à laquelle sont passés les individus qui nous précédaient. L’AMIRAL BYRD Ingénieux ! LE COMTE C’est stupide ! SYLVESTRE Un instant, Messieurs ! (Il continue de renifler la glace) C’est bien ce que je pensais… quelqu’un est passé ici il y a dix minutes environ. L’AMIRAL BYRD C’est bon signe ! SYLVESTRE Avec ce procédé je peux également savoir de qui il s’agit. Tiens, tiens, je reconnais cette odeur. LE COMTE, le prend par la peau des fesses et le soulève Vous perdez votre temps, mon vieux. Relevez-vous ! LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Vous êtes sur une fausse piste ! Retournez d’où vous venez, les étrangers de votre espèce ne sont pas admis par ici ! LE COMTE, secoue Sylvestre Comment ça, les étrangers de mon espèce ne sont pas admis par ici ? Cela commence à bien faire, Sylvestre ! SYLVESTRE Mais je n’ai rien dit, moi. LE COMTE Menteur ! SYLVESTRE Oh, couillon ! Vous perdez la boule ou quoi ? Faites quelque chose Amiral, je n’arrive plus à me dépêtrer de ce vieux fossile ! L’AMIRAL BYRD Du calme, Christophe Rodolphe et j’en passe ! LE COMTE, les poings serrés Monsieur Sylvestre prétend que je ne suis pas le bien venu ici. Je ne vais tout de même pas me laisser maltraiter de la sorte par cette espèce de… SYLVESTRE Vieux fossile ! LE COMTE, le poing serré Eh bien, savez-vous ce qu’il vous dit le vieux fossile ? SYLVESTRE Non, mais je vais le savoir. L’AMIRAL BYRD On se calme, Messieurs ! LE COMTE Je vous signale, Amiral Byrd, qu’il ne s’adressait pas seulement à moi. A votre place, je lui ficherai mon poing dans le lard à cet idiot ? LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Vous êtes sur une fausse piste ! Retournez d’où vous venez ! Les fossiles de votre espèce ne sont pas admis par ici ! LE COMTE Je vais l’étrangler, le bougre ! SYLVESTRE Je vous jure que ce n’est pas moi qui ai parlé. L’AMIRAL BYRD Je vous suggère, Messieurs, de faire la paix ? Serrez-vous la main ! LE COMTE, sert la main à Sylvestre Vous avez vraiment de la chance que je sois dans un bon jour, Monsieur Sylvestre… SYLVESTRE Je ne m’en étais pas aperçu. LE COMTE Je ne sais pas ce qui me retient de vous en coller une ? Au même instant, on entend le bruit d’une scie couper la glace LE COMTE D’où peut bien provenir ce bruit ? SYLVESTRE C’est Jimmy qui coupe du bois. JIMMY Je ne coupe pas de bois, je fais chauffer de l’eau dans une marmite. L’AMIRAL BYRD Bien. En attendant les secours, asseyons-nous, Messieurs ! SYLVESTRE C’est beau de rêver, Amiral ! L’AMIRAL BYRD L’optimisme, mon ami ! Toujours l’optimisme, rien que l’optimisme ! A présent, tout le monde est assis sur la glace. Pendant ce temps-là, l’eau bout dans la marmite. LORD TICKLE Alors, Jimmy, il vient ce bain de pieds ? JIMMY Ouais, ouais, ça vient, ça vient !!! Un peu de patience, mon Seigneur ! Pendant ce temps-là, Lady Tickle aperçoit l’extrémité d’une lame dentelée qui la contourne en perforant la glace. FIN DE LA SCENE 4 ---------------- ACTE 1 / SCENE 5 LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, LADY TICKLE, JIMMY, LA VOIX DU DEMON LADY TICKLE Voyez-vous cela, Christophe Rodolphe ? Cet objet curieux me contourne. (Un temps) Je vous dis qu’un objet curieux me contourne. LE COMTE Fichez-moi la paix ! JIMMY, soulève la marmite Sa majesté désire-t-elle prendre un bain de pieds ? LE COMTE Là, vous me prenez par les sentiments, Jimmy ! JIMMY Laissez, c’est moi qui vous déchausse. Il retire une à une les pantoufles du Comte LE COMTE Vous revenez dans mon estime, Jimmy. Vous êtes un amour ! SYLVESTRE Ah, que c’est beau l’amour ! LADY TICKLE Je crois bien que c’est une scie, Monsieur le Comte ? LE COMTE, les pieds trempés dans la marmite Oui, c’est cela même. LADY TICKLE Je vous assure que je dis vrai. (C’est alors que la glace sur laquelle repose lady Tickle se fend) A moi ! A moi ! Ah, ah, ah, ah, ah, ah !!!!! (Elle est rapidement emportée sous les eaux) LORD TICKLE, se précipite Que se passe-t-il, my love ? Où allez-vous ? Revenez-moi ! JIMMY, lui tape sur l’épaule Trop tard, mon coco, ta femme a disparu dans les profondeurs du lac. LORD TICKLE Dieu du ciel ! Comment est-ce possible ? JIMMY Nous voilà enfin débarrassé d’elle ! Tu vas pouvoir me passer la bague au doigt, à présent ! LORD TICKLE, se blottit dans ces bras Quel malheur, Jimmy ! Rends-toi compte ? Quel malheur ! Que vais-je devenir sans elle ? JIMMY Tu hérites de sa fortune et hop ! le tour est joué, on va s’installer au Bahamas ! LORD TICKLE Tu me prends pour un imbécile ou quoi ? Tu insinues par là que j’ai tué ma femme ? JIMMY Bon débarras ! SYLVESTRE, s’adresse à Jimmy Dis donc, moustique, tu ne vois pas que la disparition de sa femme l’a affectée ? JIMMY J’allumerai un cierge lorsque nous serons rentré. SYLVESTRE Tu crois peut-être que je n’ai rien compris à ton manège ? JIMMY De quoi je mêle, petit père ? SYLVESTRE Mon petit doigt me dit que tu es ce bouseux de banquier qui passe son temps à faire du gringue au mari de la défunte. Avoue que ça t’en bouche un coin ! LORD TICKLE, s’agenouille sur la glace et implore le ciel Dieu du ciel ! Mon banquier a tout foutu en l’air ! JIMMY C’est toi qui l’as cherché, mon Coco ! Tu n’avais qu’à me rendre ma liberté. Au même instant, on entend le bruit d’une scie couper la glace SYLVESTRE, sort une paire de menottes de sa poche Au nom de la loi, je vous arrête, Jimmy, pour meurtre avec préméditation sur la personne de Lady Tickle ! Il lui passe les menottes au poignet JIMMY C’est du délire ! Je n’y suis pour rien, petit père ! ! (Il s’adresse à Lord Tickle) Dis-leur, my love, que ce n’est pas moi le meurtrier de ta femme. Dis-leur, voyons ! Tu m’abandonnes, c’est ça ? LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Vous êtes sur une fausse piste ! Retournez d’où vous venez, les étrangers de votre espèce ne sont pas admis par ici ! A présent, l’extrémité de la lame dentelée perfore la glace tout en contournant Lord Tickle toujours à genou. LORD TICKLE, implorant le ciel Prends pitié, ô toi Seigneur, du pauvre pécheur que je suis ! LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Vas donc rejoindre ta femme dans les profondeurs de la Laguna ! LORD TICKLE, toujours à genou, implorant le ciel Que ta volonté soit faite, ô toi Seigneur ! LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Hors de ma vue, infâme créature ! La glace sur laquelle repose Lord Tickle se fend. Ce dernier est emporté sous les eaux du lac SYLVESTRE Te voilà avec un mort de plus sur la conscience, Moustique. JIMMY Bon débarras ! LE COMTE, qui fait toujours tremper ses pieds dans la marmite Apportez-moi une serviette, Sylvestre ! SYLVESTRE C’est tout l’effet que cela vous fait, Comte ? Rendez-vous compte, nous avons deux victimes à présent. LE COMTE Que voulez-vous que je vous chante ? Qu’ils aillent au Diable tous les deux ! Alors, elle vient cette serviette ? JIMMY Tout de suite, my lord ! LE COMTE Retirez-lui ces menottes, Monsieur Sylvestre ! SYLVESTRE Pas question ! LORD TICKLE Retirez-lui ses menottes ! SYLVESTRE Désolé. LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Retire-lui les menottes, petit père, je dois m’occuper de lui ! SYLVESTRE Qui est là ? LA VOIX DU DEMON, pousse un énorme cri Tu as deux secondes pour agir. SYLVESTRE Du calme, Seigneur, du calme ! (Il retire les menottes) Voilà qui est fait ! LA VOIX DU DEMON Maintenant, assieds-toi, petit père ! Quant à toi, Moustique, tu as entendu ce que t’as dit le vieux fossile ? Va lui chercher sa serviette ! JIMMY Oh, ce que j’adore lorsqu’on me violente ainsi verbalement ! Encore ! LA VOIX DU DEMON, hurle Je n’ai pas l’intention de passer la nuit ici. Presse-toi, andouille ! JIMMY J’adore ! J’adore ! Il ouvre son sac à dos LA VOIX DU DEMON Bon débarras ! La glace sur laquelle repose Jimmy se fend. Ce dernier est emporté sous les eaux du lac SYLVESTRE, sort un mouchoir de sa poche Pauvre Moustique ! LA VOIX DU DEMON Qu’il aille au Diable ! LE COMTE, se blottit dans les bras de l’Amiral Cette voix me file la chair de poule, Amiral. Levons le camp ! L’AMIRAL BYRD Pas question de s’en aller ! Nous devons attendre Roberto. LE COMTE Que croyez-vous ? Il y a belle lurette qu’il s’est enfui, le bougre ! SYLVESTRE, les oreilles collés contre la glace Silence, j’entends venir ses pas ! Il n’est pas tout seul. LE COMTE, le saisit par les fesses Je vais lui mettre mon poing dans la figure à cet idiot ! La lune disparaît au même instant. Nos amis se retrouvent dans le noir. On Aperçoit seulement leur silhouette. FIN DE LA SCENE 5 ------------------- ACTE 1 / SCENE 6 ROBERTO, LA SEGNORITA NOHORA, LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LE DEMON, LA SEGNORITA NOHORA, surgit sur les épaules de Roberto J’aime me promener sur la Lagune par un beau soir de clair de lune ! ROBERTO, essoufflé Tu parles ! C’est loin d’être une promenade de santé ! Avec tous ces trous dans la glace, c’est au fond du lac qu’on va finir. LA SEGNORITA NOHORA Oh, oui ! Plus de sensation encore ! Toujours plus haut ! Toujours plus beau ! ROBERTO Cela suffit, Segnorita, je suis épuisé ! (Il la dépose à terre) LA SEGNORITA NOHORA Ne vous arrêtez pas en si bon chemin ! Nous sommes proche du but. Alors, quoi ? Monsieur ne va tout de même pas se dégonfler pour deux petits trous de rien du tout percés dans la glace ? ROBERTO, a les jambes arquées Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, Segnorita, la lune s’est éclipsée. Je crains que nous ayons définitivement perdu la piste de Yann Hesse. LA SEGNORITA NOHORA, lui saute au cou et l’embrasse Embrasse-moi, idiot ! ROBERTO Je vous demande pardon ? LA SEGNORITA NOHORA Tout de suite ! ROBERTO Heu… comment dirais-je… ? LA SEGNORITA NOHORA Te quiero, Nino ! SYLVESTRE, allume une torche à ce moment-là qui éclaire l’endroit Quand la louve n’est pas là, le rat danse ! Sylvestre a les pieds qui trempent dans la marmite LA SEGNORITA NOHORA Et la lumière fut ! ROBERTO Mes jambes sont très lourdes… je vais m’asseoir un instant. LA SEGNORITA NOHORA Embrasse-moi, Nino ! SYLVESTRE Et surtout, faites comme si nous n’étions pas là, les amoureux ! LA SEGNORITA NOHORA, pendue à son cou Te quiero, te quiero, muchachos ! ROBERTO C'est-à-dire que… LA SEGNORITA NOHORA, pendue à son cou Qu’attends-tu pour m’aimer, Nino ! SYLVESTRE On va vous tenir la chandelle encore longtemps comme ça ? Ohé, les amoureux ! C’est à vous que je m’adresse ! ROBERTO, aperçois Sylvestre, le Comte et l’Amiral Byrd placés dans son dos Mamma mia ! Je suis perdu ! LE COMTE Je me demande ce que penserait Miss Maryl si elle le surprenait avec la Segnorita dans ses bras ? L’AMIRAL BYRD Laissez donc ce pauvre garçon vivre en paix ! Ah ! L’Amour, toujours l’Amour, encore l’Amour ! SYLVESTRE De toute façon, Miss Maryl s’est fait la malle ! ROBERTO Comment, elle n’est pas avec vous ? LE COMTE Votre chère et tendre dulcinée n’a pas voulu se joindre à cette promenade nocturne. SYLVESTRE A sa place, j’en aurai fait autant. ROBERTO Qu’insinuez-vous par là, Sylvestre ? SYLVESTRE Je n’insinue rien du tout, je constate. ROBERTO Vous cherchez à semer le trouble entre elle et moi, c’est bien cela ? Mon Dieu, que vais-je devenir sans elle ? LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Les prétendantes ne manquent pas, beau gosse ! ROBERTO Ne vous moquez pas de moi, Sylvestre. SYLVESTRE Je n’ai rien dit du tout. LA VOIX DU DEMON Je vous punirai pour m’avoir défié ! LA SEGNORITA NOHORA C’est bien ce que je pensais. Trop tard, mes amis, nous sommes tombés dans les filets du démon ! LE COMTE, saute dans les bras de Sylvestre Sauve qui peut ! Soudain, la glace sur laquelle nos amis reposent se soulève, puis tourne lentement comme une soucoupe. FIN DE LA SCENE 6 -------------- ACTE 1 / SCENE 7 ROBERTO, LA SEGNORITA NOHORA (sous les traits de Sueer Nohoranina), LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LE DEMON, BENOÎT PICARDI ROBERTO Je peux savoir ce qui se passe ici exactement ? LA SEGNORITA NOHORA Vos amis ont réveillé la colère du démon. LE COMTE Non d’une pipe ! Je commence à avoir le tournis ! La soucoupe tourne un peu plus vite L’AMIRAL BYRD De ma vie je n’ai connu pareille sensation ! C’est formidable ! LE COMTE empoigne Sylvestre Où est le Micro Téléportateur Véhiculaire, Sylvestre ? SYLVESTRE Je l’ignore, Majesté. ROBERTO Ce n’est pas vous qui l’avez ? SYLVESTRE N’êtes-vous pas censé le porter en pendentif ? ROBERTO Mon dieu, je l’ai perdu ! Tout est fichu ! Nous sommes bloqués ici, mes amis. LE COMTE, lui tire l’oreille Vous Nous avez fourré dans un sacré pétrin, bougre d’âne ! Le MTV était notre seule chance de salut ! Qu’allons-nous devenir ? LA VOIX DU DEMON Vous allez agonir au fond du lac ! Pris de panique, le Comte se blottit dans les bras de Sylvestre. La glace sur laquelle nos amis reposent cesse de tourner. LA SEGNORITA NOHORA, fait plusieurs tours sur elle-même, puis prend l’apparence de Super Nohoranina Voilà bien longtemps que j’attendais ce jour ! A nous deux, Démon ! Montre-toi ! L’AMIRAL BYRD, SYLVESTRE, LE COMTE, ROBERTO, ensemble Super Nohoranina ! LA SEGNORITA NOHORA, sous les traits de Super Nohoranina Salue la compagnie ! J’espère que je ne vous ai pas trop manqué ? L’AMIRAL BYRD, s’agenouille à ses pieds pour lui faire le baisemain « Si votre ramage ressemble à votre plumage… » LA SEGNORITA NOHORA, le repousse Désolée, Gringo, le moment est mal choisi pour les galipettes. Je dois me livrer à un combat sans merci avec le démon. Nous remettrons cela plus tard. LE DEMON, apparaît Je t’avais dit de ne plus jamais remettre les pieds ici, Paon ! LA SEGNORITA NOHORA Le temps est venu pour moi de venger mes frères. LE DEMON Est-ce ma faute si l’avidité les a rendu cupide ? LA SEGNORITA NOHORA Tu les as massacré pour quelques pièces d’or. LE DEMON Ils travaillaient à la solde des conquistadores. Ils avaient vendu leur âme au Diable ! Mon devoir était de les arrêter avant qu’il n’assèche le lac. ROBERTO, se place devant le démon Je vous préviens… si jamais vous touchez à une seule de ses plumes… LE DEMON, souffle très fort sur Roberto et le fait tomber Pousse-toi, minus ! LA SEGNORITA NOHORA, bondit sur le démon et le griffe au visage Fais ta prière, Démon ! La glace se brise sous les pieds du démon qui emporte Nohoranina avec lui sous l’eau du lac FIN DE LA SCENE 7 ------------------- ACTE 1 / SCENE 8 ROBERTO, LA SEGNORITA NOHORA, LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LE DEMON, BENOÎT PICARDI Peu après une montgolfière surgit du ciel... BENOÎT PICARDI, à bord de la nacelle Attention, Mesdames et Messieurs, j'arrive ! Ecartez-vous du passage, je vous prie, la « Renaissance » va se poser ! La montgolfière se pose en catastrophe sur la glace BENOÎT PICARDI, sort de la nacelle Vingt dieux ! Il fait drôlement nuit par ici ! Bonsoir, tout le monde ! SYLVESTRE Ca par exemple ! Ne me dites pas que c’est vous, Benoît Picardi ? BENOÎT PICARDI Je vous dérange, peut-être ? ROBERTO Benoît Picardi, le célèbre aérostier ! Décidément, vous tombez toujours au bon moment. BENOÎT PICARDI Si ma mémoire est bonne, c’est la seconde fois que je vous surprends sur la glace, Robert de Casal. ROBERTO Roberto, pour les intimes ! BENOÎT PICARDI J’ai décidé de reprendre la course « Au Gré du vent », Messieurs ! LE COMTE, s’agenouille devant benoît C’est le ciel qui vous envoie, Benoît ! BENOÎT PICARDI Comment va Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais ? LE COMTE, grimpe dans la nacelle Partons sur le champ ! BENOÎT PICARDI Un instant ! L’AMIRAL BYRD Cette fois-ci, vous ne partirez pas sans moi, mon ami. Je ne tiens pas à moisir dans ce trou perdu. BENOÎT PICARDI Ravi de vous retrouver, Amiral Byrd ! Fini l’hibernation ? L’AMIRAL BYRD Eh bien, je vais vous avouer quelque chose : je ne peux plus me passer de la civilisation. J’ai parcouru ce monde à pied de long en large depuis notre dernière rencontre. J’y ai fait des rencontres fantastiques. Le monde est beau, le monde est fou ! BENOÎT PICARDI Vous avez tout de même manqué le meilleur à bord de la « Renaissance », avec vue imprenable sur de vastes contrées. Le voyage que nous avons effectué avec Roberto et ses amis tout là-haut dans les cieux nous a entraîné dans de prodigieuses péripéties par « delà et là pour » ! SYLVESTRE Je garde surtout en mémoire notre aventure en Australie. J’ai y ai appris, entre autre, la technique du renfilage. Ainsi, j’ai pu retrouver la piste de Roberto. ROBERTO Mais pas celle de Yann Hesse BENOÎT PICARDI J’en connais un qui a dû drôlement bien s’éclater au coté de la fille du chef aborigène. SYLVESTRE Attention à ce que vous allez dire, Benoît. LE COMTE Il serait préférable pour vous de ne pas remuer le couteau dans la plaie… si vous voyez ce que je veux dire. BENOÎT PICARDI Pas exactement. SYLVESTRE, prend Benoît par le bras et l’entraîne jusqu’à la nacelle Et si on mettait les bouts, mon ami. Hein ? Qu’en dites-vous ? BENOÎT PICARDI Je crains que cela ne soit possible. SYLVESTRE Impossible, pas français ! BENOÎT PICARDI C'est-à-dire que je n’ai pas de bouteille d’hélium de remplacement. Elle n’a pas été larguée au bon endroit, voyez-vous. SYLVESTRE En êtes-vous vraiment certain ? (Il se dirige vers son gros sac à dos pour en extraire une bouteille d’hélium) Ce ne serait pas cette bouteille par hasard ? L’AMIRAL BYRD Vous êtes vraiment formidable, Monsieur Sylvestre ! SYLVESTRE Heureusement que je pense à tout ! BENOÎT PICARDI, se saisit de la bouteille, puis rentre dans la nacelle Préparez-vous à embarquer, compagnons ! ROBERTO, se saisit de la corde d’amarrage Je m’occupe de la corde d’amarrage. Soudain la lumière ambiante s'éteint et cède sa place à une lumière Stroboscopique. Sylvestre et le Comte sont pris de tremblement. SYLVESTRE, gesticule dans tous les sens Que se passe-t-il ? Je ne sens plus mon corps ! LE COMTE Moi non plus. Tous deux disparaissent de l’endroit comme par l’effet d’une baguette magique. FIN DE LA SCENE 8 ------------------------ EPILOGUE ROBERTO, LA SEGNORITA NOHORA, L’AMIRAL BYRD, JIMMY, LE DEMON, BENOÎT PICARDI Benoît gonfle la Montgolfière pendant ce temps-là... L’AMIRAL BYRD Que s’est-il passé au juste ? ROBERTO Je me suis fait berner, voilà tout ! L’AMIRAL BYRD Autrement dit, l’un deux possédait le Micro Téléportateur Véhiculaire. ROBERTO On ne peut rien vous cacher, Amiral. LA SEGNORITA NOHORA, sort la tête de l’eau Aidez-moi à sortir de l’eau, mon mignon. ROBERTO La Segnorita a besoin d’un coup de main. (Il remet la corde d’amarrage à l’Amiral) Prenez la corde, Amiral, et surtout, ne la lâchez pas ! (Après quoi il accourt au devant de la Segnorita et l’aide à sortir de l’eau) le démon n’est pas avec vous, Nohora ? LA SEGNORITA NOHORA, sort de l’eau J’en ai fait mon affaire. L’AMIRAL BYRD Content de vous savoir en vie, Segnorita ! (Il lui fait le baisemain) Nous allons pouvoir reprendre notre charmante conversation, qu’en dites-vous ? (Il s’agenouille) « Si votre ramage ressemble à votre plumage… » LA SEGNORITA NOHORA, aperçoit la montgolfière Je peux savoir ce que cette montgolfière fait ici ? Qui est ce monsieur à l’intérieur ? ROBERTO, reprend la corde d’amarrage Il s’agit de Benoît Picardi, le célèbre aérostier suisse, aux commandes de la Renaissance. BENOÎT PICARDI, finit de gonfler la montgolfière Nous allons bientôt larguer les amarres, mes amis ! Tiens ! Mais où sont passés vos deux compères, Roberto ? ROBERTO Ils se sont télé portés jusqu’aux confins de la galaxie. BENOÎT PICARDI Télé portés, dites-vous ? ROBERTO Et ceci, grâce à la pyramide de cristal que l’un d’entre eux m’avait subtilisé au passage. Il n’a pas fini de m’entendre celui-là ! BENOÎT PICARDI Je ne saisis pas bien. ROBERTO Je vous expliquerai tout ça une fois que nous aurons décollé. (Puis il tend sa main à l’Amiral resté à genou) Debout, Amiral ! Ce n’est pas le moment de faire la prière. LA SEGNORITA NOHORA, rentre dans la nacelle Enchantée de faire votre connaissance, Benoît ! Je suis la Segnorita Nohora. Où comptez-vous aller ? BENOÎT PICARDI Je l’ignore. LA SEGNORITA NOHORA Vous pouvez me déposer à Bogota ? BENOÎT PICARDI Tout dépendra de la manière dont le vent soufflera, ma belle perruche ! LA SEGNORITA NOHORA Vous faites sans doute allusion aux plumes que je porte sur la tête. Décidément, personne ne sait faire la différence entre une perruche et un paon. BENOÎT PICARDI Je présume que vous êtes colombienne ? LA SEGNORITA NOHORA Alors, comme ça, vous êtes suisse. (Un temps) Ce n’est pas trop difficile à manier une montgolfière ? BENOÎT PICARDI La mienne se laisse aller au gré du vent. ROBERTO Vous êtes prêt pour effectuer votre premier baptême de l’air, Amiral Byrd ? Après vous ! L’Amiral rentre dans la montgolfière, suivi de Roberto BENOÎT PICARDI Larguez les amarres ! Après quoi la montgolfière décolle… ROBERTO Dites, Benoît, quoi de neuf, depuis l’autre jour ? BENOÎT PICARDI Ces jours-ci, la presse mondiale ne parle plus que de l’héritage du prince du Hameau. ROBERTO L’héritage ? BENOÎT PICARDI Comment se fait-il que Miss Maryl ne soit pas du voyage ? SYLVESTRE Mademoiselle a renoncé à l’aventure. Enfin, bref ! Vous parliez d’un héritage ? BENOÎT PICARDI Je vais finir par en apprendre des choses à votre sujet, bon prince ! Après quoi la montgolfière disparaît rapidement dans le ciel … FIN DE L’EPILOGUE FIN DE L’ACTE 1 FIN DU 5ième épisode
Auteur de la série - Emilien Casali ILLUSTRATION DE MONSIEUR GINEL OSTAFE "SUPER ETOILE" (Elève de Lucica Ion) TITRE : « SUR LA PISTE FANTASTIQUE DE YANN HESSE » Dans : « Fausse Piste » (5ième épisode) ROBERTO L’AMIRAL BYRD LA SEGNORITA NOHORA (Sous les traits de Super Nohoranina) LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS SYLVESTRE LORD TICKLE LADY TICKLE LE BANQUIER (sous les traits de Jimmy) LE DEMON « Des eaux troubles » BENOÎT PICARDI (Aux commandes de sa Montgolfière : “La Renaissance”) LIEU : L’histoire se déroule sur la Lagune de Guatavita GENRE : Comédie Fantastique AUTEUR : EMILIEN CASALI PROTECTION SACD N°165 798 ACTE 1 / SCENE 1 ROBERTO, LA SEGNORITA NOHORA, LA VOIX DU DEMON Nous sommes dans la nuit, la lune éclaire la Laguna de Guatavita couleur émeraude. La Segnorita Nohora et Roberto surgissent, main dans la main, portant tous deux un sac à dos, un bâton de montagnard dans une main et des patins à glace aux pieds… ROBERTO Qui aurait pu penser qu’à plus de 3500 mètres d’altitude reposait un lac gelé aussi troublant, qui plus est, à cette heure de la nuit ? On dirait une gigantesque émeraude sertie dans la crête des Andes. LA SEGNORITA NOHORA Les Espagnols le crurent aussi. En voyant ces lieux mystiques des Indiens Muiscas, ils furent convaincus en effet que la couleur du lac était le reflet du contenu de ses fonds et que la lagune débordait d'émeraudes et de pièces d'or. À maintes reprises, ils tentèrent d'en extirper les trésors, allant même jusqu'à l'assécher. La lourde tâche incomba aux Indiens, et plusieurs y laissèrent leur vie. La faille creusée à même la paroi de la montagne pour permettre l'écoulement des eaux donne aujourd'hui accès plus facilement au lac, dorénavant protégé par le gouvernement. Or, Depuis quelques années, pour des raisons inexpliquées, le lac est gelé. ROBERTO Êtes-vous bien certaine que la glace est solide ? LA SEGNORITA NOHORA, se pend à son cou N’aie point d’inquiétude, mon mignon. LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Vous êtes sur une fausse piste ! Retournez d’où vous venez, les étrangers de votre espèce ne sont pas admis par ici ! ROBERTO Que dites-vous là, Segnorita ? LA SEGNORITA NOHORA Vous pensez vraiment que nous sommes sur une fausse piste ? ROBERTO Je n’ai jamais dit cela. LA SEGNORITA NOHORA Comment, ce n’est pas vous qui… ? ROBERTO, s’écarte Je pensais que c’était vous... Enfin, toujours est-il que ce lieu est fascinant par sa légende et son histoire ! Une excursion unique dans la nature et dans le temps, un pèlerinage en plein occultisme dans la cordillère des Andes. Je n’en crois pas mes yeux ! Fantastique ! LA SEGNORITA NOHORA Je vous préviens, mon ami, plus aucune fouille n'y est aujourd'hui autorisée. ROBERTO Ne vous en faites pas, Segnorita Nohora, je n’oublie pas ma mission première qui consiste à retrouver Yann Hesse. LA SEGNORITA NOHORA Voilà qui me paraît plus raisonnable comme démarche, bien que… dans cette vaste étendue silencieuse, la piste qui nous mène à notre petit d’homme me paraît quelque peu faussée. ROBERTO C’est bien ce que je pensais. Je vous préviens… si vous m’avez emmené ici pour rien… LA SEGNORITA NOHORA Taisez-vous ! (Elle se saisit de la main de Roberto qu’elle entraîne plus loin) Venez ! Continuons d’explorer le lac ! Quelque chose me dit qu’il n’est pas bien loin. FIN DE LA SCENE 1 ----------------- ACTE 1 / SCENE 2 LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LADY TICKLE, JIMMY Peu après, le Comte et Sylvestre surgissent en patins à glace, portant tous deux un sac à dos. SYLVESTRE J’ai bien peur qu’on ait perdu sa trace, Monsieur le Comte. LE COMTE, agrippé aux basques de Sylvestre Roberto nous a fourré dans un sale pétrin, c’est moi qui vous le dis ! Bon sang ! N’allez pas aussi vite, j’ai du mal à vous suivre ! SYLVESTRE Relaxe, Majesté ! Ce n’est qu’un jeu d’enfant. LE COMTE Arrêtons-nous un instant, Sylvestre, je n’en peux plus ! SYLVESTRE Le moment est plutôt mal choisi. LE COMTE Je souhaiterais que mes jambes se reposent un peu. Ohé ! Vous m’écoutez quand je parle ? SYLVESTRE Le lac est immense. Il ne faut surtout pas perdre sa trace. LE COMTE Je m’en contre-fiche ! Cela suffit, j’en ai assez ! SYLVESTRE Dans ce cas, je vous abandonne à votre triste sort, Majesté. A plus tard ! Je dois absolument le rattraper. LE COMTE, agrippé à Sylvestre Vous n’irez nulle part sans moi, Sylvestre ! SYLVESTRE Vous êtes un grand garçon, Majesté. Vous saurez parfaitement vous débrouiller sans moi. LE COMTE, le saisit par une jambe Ne m’abandonnez pas, par pitié ! SYLVESTRE Je vous préviens, on va se casser la figure. Lâchez-moi ! LE COMTE Vous n’avez pas le droit de m’abandonner. SYLVESTRE Eh bé, je prends le gauche, pardi ! Adieu, Comte ! LE COMTE, le retient toujours par une jambe Restez ici, c’est un ordre ! SYLVESTRE Je n’ai aucun ordre à recevoir de vous. (Un temps) Bon, très bien, je reste. Seulement je vous préviens… Oh, et puis, cessez de faire cette tête de chien abattu ! LE COMTE, lui saute au cou et l’embrasse sur la joue Vous êtes un amour, Sylvestre ! Jamais je n’aurai cru que je puisse vous aimer autant. SYLVESTRE C’est fichu ! Nous allons perdre notre ami à tout jamais. A moins que… (Il s’agenouille, puis colle son nez sur la glace pour la renifler) Là ! J’aperçois sur la glace des traces de patins. Nous sommes sauvés ! LADY TICKLE, surgit ensuite avec l’Amiral, bras dessus bras dessous Je me demande ce que nous sommes venus faire à Holiday on Ice ? L’AMIRAL BYRD L’aventure, ma chère ! Encore et toujours l’aventure ! N’est-ce pas merveilleux que de se laisser glisser ainsi sur la glace ? C’est le pied ! Croyez-moi, Lady Tickle, un peu d’adrénaline ne peut que nous faire du bien. LADY TICKLE Ne me lâchez surtout pas, Amiral ! (Elle glisse et tombe sur les fesses) Zut ! L’AMIRAL BYRD Trop tard ! FIN DE LA SCENE 2 ---------------------- ACTE 1 / SCENE 3 LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, LADY TICKLE, JIMMY JIMMY, surgit, bras dessus, bras dessous avec Lord Tickle Tiens bon, mon ange, il n’y en a plus pour très longtemps ! LORD TICKLE J’ai chopé des engelures aux pieds, mon Jimmy. Lorsque nous arriverons au point de ravitaillement, tu rempliras une marmite d’eau chaude afin que mes pieds puissent faire trempette. JIMMY Ca y est, nous y sommes ! J’aperçois nos compagnons de route. (Il lâche Lord Tickle qui tombe à terre, pose son sac à dos et se précipite vers le Comte) Tout va bien, Majesté ? J’espère que vous n’avez rencontré aucunes difficultés en chemin ? LE COMTE Ca peut aller. JIMMY, se pend à son cou Vous êtes certain que tout s’est bien passé ? Pas d’engelures ? LE COMTE Rien à signaler. LORD TICKLE, à plat ventre Dieu du ciel ! Jimmy ! Aide-moi à me relever ! JIMMY, s’adressant toujours au Comte Vos pieds souhaitent-ils prendre un petit bain chaud, Majesté ? LE COMTE Je peux savoir à quoi vous jouer ? JIMMY Je parie que vous possédez les mêmes petits pieds qu’Apollon. LE COMTE Vous faites erreur, ce n’est pas Apollon qui avait de petits pieds. JIMMY Qui donc ? LE COMTE Mais je l’ignore ! Lâcher la grappe, présent ! LORD TICKLE Jimmy ! Jimmy ! Help me please ! LE COMTE Vous feriez mieux de vous occuper de votre Maître. JIMMY J’en ai assez de faire le boy pour Monsieur à longueur de journée ? LE COMTE Cela me fait une belle jambe ! JIMMY Je souhaite retrouver ma liberté. LE COMTE, le repousse Ce n’est pas mon problème. Fichez-moi la paix ! JIMMY Oh, ce que j’adore lorsqu’on me violente ainsi verbalement ! LE COMTE Foutez le camp !!! JIMMY J’adore ! Bon, je m’absente quelques instants. Nous retenterons l’expérience plus tard… après le bain de pieds, n’est-ce pas, mon coco ? Jimmy se dirige vers Lord Tickle et l’aide à se relever LORD TICKLE Eh bien, tu en as mis du temps pour venir ! Qu’est-ce qui te prend de te coller ainsi aux basques de Sa Majesté le King ? JIMMY J’ai tant besoin de chaleur humaine par les temps qui courent. LORD TICKLE Ne t’avise jamais plus de recommencer en ma présence, ok ? Allez, va me préparer mon bain de pieds ! JIMMY Je ne veux plus être à tes ordres. LORD TICKLE Pas de scandale ici, m’entends-tu ? JIMMY Le temps est venu pour moi de faire tomber le masque. Je n’en peux plus de toute cette mascarade grotesque. Basta cosi ! LORD TICKLE Ma femme est ici… ce n’est pas le moment. JIMMY Tu m’avais pourtant juré… LORD TICKLE La ferme ! Tu ne compte tout de même pas me ridiculiser en public, n’est-ce pas ? Bon, qu’attends-tu pour préparer mon bain chaud ? Va ! Et que ça saute ! JIMMY Tu vas me le payer très cher. Jimmy sort de son sac à dos une petite marmite en acier, une bouteille d’eau et un réchaud qu’il allume. Il déverse le contenu de la bouteille dans la marmite qu’il dépose ensuite sur le feu. Entre temps, l’Amiral Byrd s’est assis sur la glace au coté de Lady Tickle FIN DE LA SCENE 3 ----------------------- ACTE 1 / SCENE 4 LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, LADY TICKLE, JIMMY, LA VOIX DU DEMON LE COMTE Pensez-vous, mon cher Sylvestre, que nous arriverons à mettre la main sur le petit Yann ? SYLVESTRE, le nez toujours collé sur la glace Sa Majesté semble avoir la cote avec l’autre moustique ? LE COMTE Ne racontez pas d’idiotie, voyons. Jimmy a seulement besoin d’un peu de chaleur humaine, ces temps-ci. SYLVESTRE, renifle la glace Notre homme vous a pris en affection, dirait-on ? LE COMTE Foutez-moi la paix ! SYLVESTRE, tout en reniflant la glace Ah, que c’est beau l’amour entre deux êtres ! LE COMTE Suffit ! SYLVESTRE, renifle la glace Ca y est ! Je suis sur une bonne piste ! LE COMTE Qu’est-ce qui vous prend de renifler la glace ? SYLVESTRE Cette méthode aborigène consiste à déterminer, à partir d’empreintes humaines, l’heure à laquelle sont passés les individus qui nous précédaient. L’AMIRAL BYRD Ingénieux ! LE COMTE C’est stupide ! SYLVESTRE Un instant, Messieurs ! (Il continue de renifler la glace) C’est bien ce que je pensais… quelqu’un est passé ici il y a dix minutes environ. L’AMIRAL BYRD C’est bon signe ! SYLVESTRE Avec ce procédé je peux également savoir de qui il s’agit. Tiens, tiens, je reconnais cette odeur. LE COMTE, le prend par la peau des fesses et le soulève Vous perdez votre temps, mon vieux. Relevez-vous ! LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Vous êtes sur une fausse piste ! Retournez d’où vous venez, les étrangers de votre espèce ne sont pas admis par ici ! LE COMTE, secoue Sylvestre Comment ça, les étrangers de mon espèce ne sont pas admis par ici ? Cela commence à bien faire, Sylvestre ! SYLVESTRE Mais je n’ai rien dit, moi. LE COMTE Menteur ! SYLVESTRE Oh, couillon ! Vous perdez la boule ou quoi ? Faites quelque chose Amiral, je n’arrive plus à me dépêtrer de ce vieux fossile ! L’AMIRAL BYRD Du calme, Christophe Rodolphe et j’en passe ! LE COMTE, les poings serrés Monsieur Sylvestre prétend que je ne suis pas le bien venu ici. Je ne vais tout de même pas me laisser maltraiter de la sorte par cette espèce de… SYLVESTRE Vieux fossile ! LE COMTE, le poing serré Eh bien, savez-vous ce qu’il vous dit le vieux fossile ? SYLVESTRE Non, mais je vais le savoir. L’AMIRAL BYRD On se calme, Messieurs ! LE COMTE Je vous signale, Amiral Byrd, qu’il ne s’adressait pas seulement à moi. A votre place, je lui ficherai mon poing dans le lard à cet idiot ? LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Vous êtes sur une fausse piste ! Retournez d’où vous venez ! Les fossiles de votre espèce ne sont pas admis par ici ! LE COMTE Je vais l’étrangler, le bougre ! SYLVESTRE Je vous jure que ce n’est pas moi qui ai parlé. L’AMIRAL BYRD Je vous suggère, Messieurs, de faire la paix ? Serrez-vous la main ! LE COMTE, sert la main à Sylvestre Vous avez vraiment de la chance que je sois dans un bon jour, Monsieur Sylvestre… SYLVESTRE Je ne m’en étais pas aperçu. LE COMTE Je ne sais pas ce qui me retient de vous en coller une ? Au même instant, on entend le bruit d’une scie couper la glace LE COMTE D’où peut bien provenir ce bruit ? SYLVESTRE C’est Jimmy qui coupe du bois. JIMMY Je ne coupe pas de bois, je fais chauffer de l’eau dans une marmite. L’AMIRAL BYRD Bien. En attendant les secours, asseyons-nous, Messieurs ! SYLVESTRE C’est beau de rêver, Amiral ! L’AMIRAL BYRD L’optimisme, mon ami ! Toujours l’optimisme, rien que l’optimisme ! A présent, tout le monde est assis sur la glace. Pendant ce temps-là, l’eau bout dans la marmite. LORD TICKLE Alors, Jimmy, il vient ce bain de pieds ? JIMMY Ouais, ouais, ça vient, ça vient !!! Un peu de patience, mon Seigneur ! Pendant ce temps-là, Lady Tickle aperçoit l’extrémité d’une lame dentelée qui la contourne en perforant la glace. FIN DE LA SCENE 4 ---------------- ACTE 1 / SCENE 5 LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, LADY TICKLE, JIMMY, LA VOIX DU DEMON LADY TICKLE Voyez-vous cela, Christophe Rodolphe ? Cet objet curieux me contourne. (Un temps) Je vous dis qu’un objet curieux me contourne. LE COMTE Fichez-moi la paix ! JIMMY, soulève la marmite Sa majesté désire-t-elle prendre un bain de pieds ? LE COMTE Là, vous me prenez par les sentiments, Jimmy ! JIMMY Laissez, c’est moi qui vous déchausse. Il retire une à une les pantoufles du Comte LE COMTE Vous revenez dans mon estime, Jimmy. Vous êtes un amour ! SYLVESTRE Ah, que c’est beau l’amour ! LADY TICKLE Je crois bien que c’est une scie, Monsieur le Comte ? LE COMTE, les pieds trempés dans la marmite Oui, c’est cela même. LADY TICKLE Je vous assure que je dis vrai. (C’est alors que la glace sur laquelle repose lady Tickle se fend) A moi ! A moi ! Ah, ah, ah, ah, ah, ah !!!!! (Elle est rapidement emportée sous les eaux) LORD TICKLE, se précipite Que se passe-t-il, my love ? Où allez-vous ? Revenez-moi ! JIMMY, lui tape sur l’épaule Trop tard, mon coco, ta femme a disparu dans les profondeurs du lac. LORD TICKLE Dieu du ciel ! Comment est-ce possible ? JIMMY Nous voilà enfin débarrassé d’elle ! Tu vas pouvoir me passer la bague au doigt, à présent ! LORD TICKLE, se blottit dans ces bras Quel malheur, Jimmy ! Rends-toi compte ? Quel malheur ! Que vais-je devenir sans elle ? JIMMY Tu hérites de sa fortune et hop ! le tour est joué, on va s’installer au Bahamas ! LORD TICKLE Tu me prends pour un imbécile ou quoi ? Tu insinues par là que j’ai tué ma femme ? JIMMY Bon débarras ! SYLVESTRE, s’adresse à Jimmy Dis donc, moustique, tu ne vois pas que la disparition de sa femme l’a affectée ? JIMMY J’allumerai un cierge lorsque nous serons rentré. SYLVESTRE Tu crois peut-être que je n’ai rien compris à ton manège ? JIMMY De quoi je mêle, petit père ? SYLVESTRE Mon petit doigt me dit que tu es ce bouseux de banquier qui passe son temps à faire du gringue au mari de la défunte. Avoue que ça t’en bouche un coin ! LORD TICKLE, s’agenouille sur la glace et implore le ciel Dieu du ciel ! Mon banquier a tout foutu en l’air ! JIMMY C’est toi qui l’as cherché, mon Coco ! Tu n’avais qu’à me rendre ma liberté. Au même instant, on entend le bruit d’une scie couper la glace SYLVESTRE, sort une paire de menottes de sa poche Au nom de la loi, je vous arrête, Jimmy, pour meurtre avec préméditation sur la personne de Lady Tickle ! Il lui passe les menottes au poignet JIMMY C’est du délire ! Je n’y suis pour rien, petit père ! ! (Il s’adresse à Lord Tickle) Dis-leur, my love, que ce n’est pas moi le meurtrier de ta femme. Dis-leur, voyons ! Tu m’abandonnes, c’est ça ? LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Vous êtes sur une fausse piste ! Retournez d’où vous venez, les étrangers de votre espèce ne sont pas admis par ici ! A présent, l’extrémité de la lame dentelée perfore la glace tout en contournant Lord Tickle toujours à genou. LORD TICKLE, implorant le ciel Prends pitié, ô toi Seigneur, du pauvre pécheur que je suis ! LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Vas donc rejoindre ta femme dans les profondeurs de la Laguna ! LORD TICKLE, toujours à genou, implorant le ciel Que ta volonté soit faite, ô toi Seigneur ! LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Hors de ma vue, infâme créature ! La glace sur laquelle repose Lord Tickle se fend. Ce dernier est emporté sous les eaux du lac SYLVESTRE Te voilà avec un mort de plus sur la conscience, Moustique. JIMMY Bon débarras ! LE COMTE, qui fait toujours tremper ses pieds dans la marmite Apportez-moi une serviette, Sylvestre ! SYLVESTRE C’est tout l’effet que cela vous fait, Comte ? Rendez-vous compte, nous avons deux victimes à présent. LE COMTE Que voulez-vous que je vous chante ? Qu’ils aillent au Diable tous les deux ! Alors, elle vient cette serviette ? JIMMY Tout de suite, my lord ! LE COMTE Retirez-lui ces menottes, Monsieur Sylvestre ! SYLVESTRE Pas question ! LORD TICKLE Retirez-lui ses menottes ! SYLVESTRE Désolé. LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Retire-lui les menottes, petit père, je dois m’occuper de lui ! SYLVESTRE Qui est là ? LA VOIX DU DEMON, pousse un énorme cri Tu as deux secondes pour agir. SYLVESTRE Du calme, Seigneur, du calme ! (Il retire les menottes) Voilà qui est fait ! LA VOIX DU DEMON Maintenant, assieds-toi, petit père ! Quant à toi, Moustique, tu as entendu ce que t’as dit le vieux fossile ? Va lui chercher sa serviette ! JIMMY Oh, ce que j’adore lorsqu’on me violente ainsi verbalement ! Encore ! LA VOIX DU DEMON, hurle Je n’ai pas l’intention de passer la nuit ici. Presse-toi, andouille ! JIMMY J’adore ! J’adore ! Il ouvre son sac à dos LA VOIX DU DEMON Bon débarras ! La glace sur laquelle repose Jimmy se fend. Ce dernier est emporté sous les eaux du lac SYLVESTRE, sort un mouchoir de sa poche Pauvre Moustique ! LA VOIX DU DEMON Qu’il aille au Diable ! LE COMTE, se blottit dans les bras de l’Amiral Cette voix me file la chair de poule, Amiral. Levons le camp ! L’AMIRAL BYRD Pas question de s’en aller ! Nous devons attendre Roberto. LE COMTE Que croyez-vous ? Il y a belle lurette qu’il s’est enfui, le bougre ! SYLVESTRE, les oreilles collés contre la glace Silence, j’entends venir ses pas ! Il n’est pas tout seul. LE COMTE, le saisit par les fesses Je vais lui mettre mon poing dans la figure à cet idiot ! La lune disparaît au même instant. Nos amis se retrouvent dans le noir. On Aperçoit seulement leur silhouette. FIN DE LA SCENE 5 ------------------- ACTE 1 / SCENE 6 ROBERTO, LA SEGNORITA NOHORA, LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LE DEMON, LA SEGNORITA NOHORA, surgit sur les épaules de Roberto J’aime me promener sur la Lagune par un beau soir de clair de lune ! ROBERTO, essoufflé Tu parles ! C’est loin d’être une promenade de santé ! Avec tous ces trous dans la glace, c’est au fond du lac qu’on va finir. LA SEGNORITA NOHORA Oh, oui ! Plus de sensation encore ! Toujours plus haut ! Toujours plus beau ! ROBERTO Cela suffit, Segnorita, je suis épuisé ! (Il la dépose à terre) LA SEGNORITA NOHORA Ne vous arrêtez pas en si bon chemin ! Nous sommes proche du but. Alors, quoi ? Monsieur ne va tout de même pas se dégonfler pour deux petits trous de rien du tout percés dans la glace ? ROBERTO, a les jambes arquées Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, Segnorita, la lune s’est éclipsée. Je crains que nous ayons définitivement perdu la piste de Yann Hesse. LA SEGNORITA NOHORA, lui saute au cou et l’embrasse Embrasse-moi, idiot ! ROBERTO Je vous demande pardon ? LA SEGNORITA NOHORA Tout de suite ! ROBERTO Heu… comment dirais-je… ? LA SEGNORITA NOHORA Te quiero, Nino ! SYLVESTRE, allume une torche à ce moment-là qui éclaire l’endroit Quand la louve n’est pas là, le rat danse ! Sylvestre a les pieds qui trempent dans la marmite LA SEGNORITA NOHORA Et la lumière fut ! ROBERTO Mes jambes sont très lourdes… je vais m’asseoir un instant. LA SEGNORITA NOHORA Embrasse-moi, Nino ! SYLVESTRE Et surtout, faites comme si nous n’étions pas là, les amoureux ! LA SEGNORITA NOHORA, pendue à son cou Te quiero, te quiero, muchachos ! ROBERTO C'est-à-dire que… LA SEGNORITA NOHORA, pendue à son cou Qu’attends-tu pour m’aimer, Nino ! SYLVESTRE On va vous tenir la chandelle encore longtemps comme ça ? Ohé, les amoureux ! C’est à vous que je m’adresse ! ROBERTO, aperçois Sylvestre, le Comte et l’Amiral Byrd placés dans son dos Mamma mia ! Je suis perdu ! LE COMTE Je me demande ce que penserait Miss Maryl si elle le surprenait avec la Segnorita dans ses bras ? L’AMIRAL BYRD Laissez donc ce pauvre garçon vivre en paix ! Ah ! L’Amour, toujours l’Amour, encore l’Amour ! SYLVESTRE De toute façon, Miss Maryl s’est fait la malle ! ROBERTO Comment, elle n’est pas avec vous ? LE COMTE Votre chère et tendre dulcinée n’a pas voulu se joindre à cette promenade nocturne. SYLVESTRE A sa place, j’en aurai fait autant. ROBERTO Qu’insinuez-vous par là, Sylvestre ? SYLVESTRE Je n’insinue rien du tout, je constate. ROBERTO Vous cherchez à semer le trouble entre elle et moi, c’est bien cela ? Mon Dieu, que vais-je devenir sans elle ? LA VOIX DU DEMON, avec un timbre de voix caverneux Les prétendantes ne manquent pas, beau gosse ! ROBERTO Ne vous moquez pas de moi, Sylvestre. SYLVESTRE Je n’ai rien dit du tout. LA VOIX DU DEMON Je vous punirai pour m’avoir défié ! LA SEGNORITA NOHORA C’est bien ce que je pensais. Trop tard, mes amis, nous sommes tombés dans les filets du démon ! LE COMTE, saute dans les bras de Sylvestre Sauve qui peut ! Soudain, la glace sur laquelle nos amis reposent se soulève, puis tourne lentement comme une soucoupe. FIN DE LA SCENE 6 -------------- ACTE 1 / SCENE 7 ROBERTO, LA SEGNORITA NOHORA (sous les traits de Sueer Nohoranina), LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LE DEMON, BENOÎT PICARDI ROBERTO Je peux savoir ce qui se passe ici exactement ? LA SEGNORITA NOHORA Vos amis ont réveillé la colère du démon. LE COMTE Non d’une pipe ! Je commence à avoir le tournis ! La soucoupe tourne un peu plus vite L’AMIRAL BYRD De ma vie je n’ai connu pareille sensation ! C’est formidable ! LE COMTE empoigne Sylvestre Où est le Micro Téléportateur Véhiculaire, Sylvestre ? SYLVESTRE Je l’ignore, Majesté. ROBERTO Ce n’est pas vous qui l’avez ? SYLVESTRE N’êtes-vous pas censé le porter en pendentif ? ROBERTO Mon dieu, je l’ai perdu ! Tout est fichu ! Nous sommes bloqués ici, mes amis. LE COMTE, lui tire l’oreille Vous Nous avez fourré dans un sacré pétrin, bougre d’âne ! Le MTV était notre seule chance de salut ! Qu’allons-nous devenir ? LA VOIX DU DEMON Vous allez agonir au fond du lac ! Pris de panique, le Comte se blottit dans les bras de Sylvestre. La glace sur laquelle nos amis reposent cesse de tourner. LA SEGNORITA NOHORA, fait plusieurs tours sur elle-même, puis prend l’apparence de Super Nohoranina Voilà bien longtemps que j’attendais ce jour ! A nous deux, Démon ! Montre-toi ! L’AMIRAL BYRD, SYLVESTRE, LE COMTE, ROBERTO, ensemble Super Nohoranina ! LA SEGNORITA NOHORA, sous les traits de Super Nohoranina Salue la compagnie ! J’espère que je ne vous ai pas trop manqué ? L’AMIRAL BYRD, s’agenouille à ses pieds pour lui faire le baisemain « Si votre ramage ressemble à votre plumage… » LA SEGNORITA NOHORA, le repousse Désolée, Gringo, le moment est mal choisi pour les galipettes. Je dois me livrer à un combat sans merci avec le démon. Nous remettrons cela plus tard. LE DEMON, apparaît Je t’avais dit de ne plus jamais remettre les pieds ici, Paon ! LA SEGNORITA NOHORA Le temps est venu pour moi de venger mes frères. LE DEMON Est-ce ma faute si l’avidité les a rendu cupide ? LA SEGNORITA NOHORA Tu les as massacré pour quelques pièces d’or. LE DEMON Ils travaillaient à la solde des conquistadores. Ils avaient vendu leur âme au Diable ! Mon devoir était de les arrêter avant qu’il n’assèche le lac. ROBERTO, se place devant le démon Je vous préviens… si jamais vous touchez à une seule de ses plumes… LE DEMON, souffle très fort sur Roberto et le fait tomber Pousse-toi, minus ! LA SEGNORITA NOHORA, bondit sur le démon et le griffe au visage Fais ta prière, Démon ! La glace se brise sous les pieds du démon qui emporte Nohoranina avec lui sous l’eau du lac FIN DE LA SCENE 7 ------------------- ACTE 1 / SCENE 8 ROBERTO, LA SEGNORITA NOHORA, LE COMTE, SYLVESTRE, L’AMIRAL BYRD, LE DEMON, BENOÎT PICARDI Peu après une montgolfière surgit du ciel... BENOÎT PICARDI, à bord de la nacelle Attention, Mesdames et Messieurs, j'arrive ! Ecartez-vous du passage, je vous prie, la « Renaissance » va se poser ! La montgolfière se pose en catastrophe sur la glace BENOÎT PICARDI, sort de la nacelle Vingt dieux ! Il fait drôlement nuit par ici ! Bonsoir, tout le monde ! SYLVESTRE Ca par exemple ! Ne me dites pas que c’est vous, Benoît Picardi ? BENOÎT PICARDI Je vous dérange, peut-être ? ROBERTO Benoît Picardi, le célèbre aérostier ! Décidément, vous tombez toujours au bon moment. BENOÎT PICARDI Si ma mémoire est bonne, c’est la seconde fois que je vous surprends sur la glace, Robert de Casal. ROBERTO Roberto, pour les intimes ! BENOÎT PICARDI J’ai décidé de reprendre la course « Au Gré du vent », Messieurs ! LE COMTE, s’agenouille devant benoît C’est le ciel qui vous envoie, Benoît ! BENOÎT PICARDI Comment va Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais ? LE COMTE, grimpe dans la nacelle Partons sur le champ ! BENOÎT PICARDI Un instant ! L’AMIRAL BYRD Cette fois-ci, vous ne partirez pas sans moi, mon ami. Je ne tiens pas à moisir dans ce trou perdu. BENOÎT PICARDI Ravi de vous retrouver, Amiral Byrd ! Fini l’hibernation ? L’AMIRAL BYRD Eh bien, je vais vous avouer quelque chose : je ne peux plus me passer de la civilisation. J’ai parcouru ce monde à pied de long en large depuis notre dernière rencontre. J’y ai fait des rencontres fantastiques. Le monde est beau, le monde est fou ! BENOÎT PICARDI Vous avez tout de même manqué le meilleur à bord de la « Renaissance », avec vue imprenable sur de vastes contrées. Le voyage que nous avons effectué avec Roberto et ses amis tout là-haut dans les cieux nous a entraîné dans de prodigieuses péripéties par « delà et là pour » ! SYLVESTRE Je garde surtout en mémoire notre aventure en Australie. J’ai y ai appris, entre autre, la technique du renfilage. Ainsi, j’ai pu retrouver la piste de Roberto. ROBERTO Mais pas celle de Yann Hesse BENOÎT PICARDI J’en connais un qui a dû drôlement bien s’éclater au coté de la fille du chef aborigène. SYLVESTRE Attention à ce que vous allez dire, Benoît. LE COMTE Il serait préférable pour vous de ne pas remuer le couteau dans la plaie… si vous voyez ce que je veux dire. BENOÎT PICARDI Pas exactement. SYLVESTRE, prend Benoît par le bras et l’entraîne jusqu’à la nacelle Et si on mettait les bouts, mon ami. Hein ? Qu’en dites-vous ? BENOÎT PICARDI Je crains que cela ne soit possible. SYLVESTRE Impossible, pas français ! BENOÎT PICARDI C'est-à-dire que je n’ai pas de bouteille d’hélium de remplacement. Elle n’a pas été larguée au bon endroit, voyez-vous. SYLVESTRE En êtes-vous vraiment certain ? (Il se dirige vers son gros sac à dos pour en extraire une bouteille d’hélium) Ce ne serait pas cette bouteille par hasard ? L’AMIRAL BYRD Vous êtes vraiment formidable, Monsieur Sylvestre ! SYLVESTRE Heureusement que je pense à tout ! BENOÎT PICARDI, se saisit de la bouteille, puis rentre dans la nacelle Préparez-vous à embarquer, compagnons ! ROBERTO, se saisit de la corde d’amarrage Je m’occupe de la corde d’amarrage. Soudain la lumière ambiante s'éteint et cède sa place à une lumière Stroboscopique. Sylvestre et le Comte sont pris de tremblement. SYLVESTRE, gesticule dans tous les sens Que se passe-t-il ? Je ne sens plus mon corps ! LE COMTE Moi non plus. Tous deux disparaissent de l’endroit comme par l’effet d’une baguette magique. FIN DE LA SCENE 8 ------------------------ EPILOGUE ROBERTO, LA SEGNORITA NOHORA, L’AMIRAL BYRD, JIMMY, LE DEMON, BENOÎT PICARDI Benoît gonfle la Montgolfière pendant ce temps-là... L’AMIRAL BYRD Que s’est-il passé au juste ? ROBERTO Je me suis fait berner, voilà tout ! L’AMIRAL BYRD Autrement dit, l’un deux possédait le Micro Téléportateur Véhiculaire. ROBERTO On ne peut rien vous cacher, Amiral. LA SEGNORITA NOHORA, sort la tête de l’eau Aidez-moi à sortir de l’eau, mon mignon. ROBERTO La Segnorita a besoin d’un coup de main. (Il remet la corde d’amarrage à l’Amiral) Prenez la corde, Amiral, et surtout, ne la lâchez pas ! (Après quoi il accourt au devant de la Segnorita et l’aide à sortir de l’eau) le démon n’est pas avec vous, Nohora ? LA SEGNORITA NOHORA, sort de l’eau J’en ai fait mon affaire. L’AMIRAL BYRD Content de vous savoir en vie, Segnorita ! (Il lui fait le baisemain) Nous allons pouvoir reprendre notre charmante conversation, qu’en dites-vous ? (Il s’agenouille) « Si votre ramage ressemble à votre plumage… » LA SEGNORITA NOHORA, aperçoit la montgolfière Je peux savoir ce que cette montgolfière fait ici ? Qui est ce monsieur à l’intérieur ? ROBERTO, reprend la corde d’amarrage Il s’agit de Benoît Picardi, le célèbre aérostier suisse, aux commandes de la Renaissance. BENOÎT PICARDI, finit de gonfler la montgolfière Nous allons bientôt larguer les amarres, mes amis ! Tiens ! Mais où sont passés vos deux compères, Roberto ? ROBERTO Ils se sont télé portés jusqu’aux confins de la galaxie. BENOÎT PICARDI Télé portés, dites-vous ? ROBERTO Et ceci, grâce à la pyramide de cristal que l’un d’entre eux m’avait subtilisé au passage. Il n’a pas fini de m’entendre celui-là ! BENOÎT PICARDI Je ne saisis pas bien. ROBERTO Je vous expliquerai tout ça une fois que nous aurons décollé. (Puis il tend sa main à l’Amiral resté à genou) Debout, Amiral ! Ce n’est pas le moment de faire la prière. LA SEGNORITA NOHORA, rentre dans la nacelle Enchantée de faire votre connaissance, Benoît ! Je suis la Segnorita Nohora. Où comptez-vous aller ? BENOÎT PICARDI Je l’ignore. LA SEGNORITA NOHORA Vous pouvez me déposer à Bogota ? BENOÎT PICARDI Tout dépendra de la manière dont le vent soufflera, ma belle perruche ! LA SEGNORITA NOHORA Vous faites sans doute allusion aux plumes que je porte sur la tête. Décidément, personne ne sait faire la différence entre une perruche et un paon. BENOÎT PICARDI Je présume que vous êtes colombienne ? LA SEGNORITA NOHORA Alors, comme ça, vous êtes suisse. (Un temps) Ce n’est pas trop difficile à manier une montgolfière ? BENOÎT PICARDI La mienne se laisse aller au gré du vent. ROBERTO Vous êtes prêt pour effectuer votre premier baptême de l’air, Amiral Byrd ? Après vous ! L’Amiral rentre dans la montgolfière, suivi de Roberto BENOÎT PICARDI Larguez les amarres ! Après quoi la montgolfière décolle… ROBERTO Dites, Benoît, quoi de neuf, depuis l’autre jour ? BENOÎT PICARDI Ces jours-ci, la presse mondiale ne parle plus que de l’héritage du prince du Hameau. ROBERTO L’héritage ? BENOÎT PICARDI Comment se fait-il que Miss Maryl ne soit pas du voyage ? SYLVESTRE Mademoiselle a renoncé à l’aventure. Enfin, bref ! Vous parliez d’un héritage ? BENOÎT PICARDI Je vais finir par en apprendre des choses à votre sujet, bon prince ! Après quoi la montgolfière disparaît rapidement dans le ciel … FIN DE L’EPILOGUE FIN DE L’ACTE 1 FIN DU 5ième épisode